Amérique du Nord

Vers la fin de Toyota ? Tommaso Pardi intervient à France Info

Au Japon et aux Etats-Unis, des centaines de milliers de hybrides Prius affectées par un défaut dans le système de freinage, qui aurait causé la mort d’automobilistes aux États-Unis, ont été rappelées.

 

Pour l’heure, Toyota fait l’objet de plusieurs actions en justice en nom collectif aux Etats-Unis et au Canada de la part d’automobilistes qui lui reprochent d’avoir tardé à rendre publique l’existence des défauts, ce que le groupe a nié. Les ventes s’effondrent, le cours de l’action aussi, et même au Japon, les critiques pleuvent et accusent Toyota de porter atteinte à l’honneur national.

Est-ce la fin de ce qu’on a nommé le Toyotisme, résumé en cinq zéros : zéro défaut, zéro panne, zéro papier, zéro stock, zéro délai et par là, le déclin du premier constructeur mondial ?

Pour en débattre : read more

Toyota : la douloureuse descente du piédestal

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La chronique hébdomadaire de Bernard Jullien directeur du Gerpisa.

Nos collègues américains de l’International Motor Vehicle Program du MIT cherchant à saisir les problèmes des Big 3 ont expliqué régulièrement en 2009 que plus que les coûts salariaux, c’est la différence des valeurs reconnues aux produits respectifs de Toyota et de ses challengers américains qui crée la vraie différence. En comparant le positionnement prix des produits sur toutes les gammes, ils montraient que systématiquement, jusqu’à ce jour, les équivalents américains des Camry, Avalon, Tacoma ou Tundra devaient pour se vendre être proposés 2 à 3000 $ moins chers. Ils ajoutaient que cette différence là était largement supérieure à celle des coûts salariaux pour lesquels les charges de retraite allaient commencer à peser sur Toyota aussi et ne se justifiaient plus guère par un différentiel de qualité objectif. read more

"Toyota paye le prix de sa croissance mondiale accélérée"

Date: 
04/02/2010
Emission / Séminaire / Colloque: 

Interview sur e24.fr

Pour Tommaso Pardi, spécialiste de l'industrie automobile japonaise, la crise que traverse Toyota amène à porter un regard plus critique sur "les merveilles du toyotisme".

La crise qui touche Toyota remet-elle en cause son modèle?
Nous n'avons pas encore assez d'éléments pour en juger mais il est important de distinguer deux crises qui touchent le constructeur : l'une financière et l'autre de qualité. Ces crises ne sont pas nécessairement liées entre elles, bien que la deuxième finira par avoir un impact significatif sur la première.
On voit d'abord qu'avec la crise, Toyota subit comme les autres constructeurs la chute des ventes mondiales. Le toyotisme qui consiste à produire à flux tendus, et qu'on croyait tiré par la demande, n'a pas protégé Toyota. Les quelque 6 milliards de dollars de pertes affichées en 2008 en témoignent. Le système n'est pas si flexible, il se grippe lorsque la croissance des volumes n'est plus là. Si ce constat ne remet pas en cause à l'heure actuelle son modèle, il suffit pour revoir avec un oeil plus critique tout ce que l'on a pu dire sur les merveilles du toyotisme. read more

Anvers, Termini, Kolin et la très politique question des surcapacités

Maniféstation à Anvers contre la fermeture de l'usine GM - Opel

La chronique hébdomadaire de Bernard Jullien directeur du Gerpisa.

Avec, en janvier,  l’annonce des premières fermetures de site en Europe par Fiat (Termini en Sicile) et GM (Anvers) et, ce week-end, celle du rappel de 100 000 C1 et 107 par PSA, l’année 2010 s’ouvre dans un climat tendu. Marchionne a repris sa campagne de lutte contre les surcapacités dans le monde et en Europe en désignant un peu curieusement les Etats-Unis comme un modèle où, contrairement à ce que l’on observe en Europe, on saurait fermer les sites et assainir la situation.
C’est oublier un peu rapidement que les fermetures de sites ont été le fait des seuls Big 3 qui avaient, par l’inadaptation de leurs politiques produits, ouvert des boulevards aux constructeurs japonais et coréens, et s’étaient mis, ce faisant, dans une situation financière et industrielle intenable. Parallèlement, dans les dernières années, de nouvelles capacités étaient installées par leurs concurrents aux Etats-Unis et par eux mêmes au Mexique loin de Detroit. read more

2009 : moins de catastrophes que l’on ne l’avait craint, plus de changements majeurs que l’on ne veut bien le dire

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La chronique hébdomadaire de Bernard Jullien directeur du Gerpisa.

Comparée à ce que nous vivions il y a un an, la situation en ce début 2010 paraît autrement plus enviable. Début 2009, on pouvait avoir l’impression en effet que, un peu partout dans le monde, pays émergents inclus, la demande automobile avait tout simplement disparu dans des proportions jamais vues et sans qu’on sache dire pour combien de temps. La production avait alors été arrêtée dans un très grand nombre de sites et l’on s’attendait alors légitimement à ce que, malgré la vigueur de ces réactions, les pertes associées à ces mois entiers sans recettes conduisent à des restructurations assez drastiques de l’industrie. On identifiait les Etats-Unis dont les constructeurs encouraient depuis des années de lourdes pertes comme le cœur de ce processus de restructuration mais les "surcapacités" en Europe et, en particulier, dans les pays européens à "hauts salaires" étaient volontiers soulignées et, pour s’en émouvoir ou s’en réjouir, la situation semblait inciter à ce que la crise règle de fait ce problème structurel évoqué depuis des années. read more

Et si ceux qui prétendent que l’on ne pourra pas sortir de la crise dans l’état où on y est entré avaient tort

La chronique hébdomadaire de Bernard Jullien directeur du Gerpisa.

A l’heure où avec un peu de légèreté et/ou de méthode Coué, on évoque et/ou invoque une sortie de crise à un horizon assez rapproché, on peut se demander quel crédit il faut donner au lieu commun qui s’est répandu ces derniers mois et qui voudrait qu’on ne puisse sortir de la crise comme on y était rentré, que désormais, rien ne soit plus jamais comme avant, qu’il faille nécessairement régler les problèmes de structure patents depuis trop longtemps… Fort opportunément, lors de la séance de clôture des 17èmes Rencontres Internationales du Gerpisa qui se tenaient la semaine dernière à Paris, Jean-Charles Lievens est ainsi venu rappeler que ce couplet là fût largement entonné lors de la précédente crise au début des années 90 et qu’alors, avec la bouffée d’oxygène que donna la chute du mur en particulier, on avait assez brillamment réussi à rater l’occasion. read more

Vers une industrie automobile libérée de la tyrannie de la finance ?

La chronique hébdomadaire de Bernard Jullien directeur du Gerpisa.

L’année 2008 avait été marquée par l’offensive de Porsche sur Volkswagen. Pour pouvoir en prendre le contrôle, on se rappelle que l’actionnariat de Porsche avait appelé Bruxelles à la rescousse pour obtenir le démantèlement de la loi Volkswagen si évidemment contraire à la structuration d’une "bonne gouvernance" lisait-on ici ou là dans la presse d’affaire alors. Fort du dynamisme de ses ventes, de sa profitabilité et de sa valorisation extraordinaire en bourse, Porsche pouvait alors encore vanter les mérites du "Share Holder Value Management" et exiger que Volkswagen se donne les moyens de s’y conformer enfin pleinement. En juin 2009, comme on le sait, les deux parties ne sont plus dans le même rapport de force et les temps ne sont décidément plus à la tyrannie de l’actionnaire. read more

Radicalisme américain contre consensualisme européen ?

Savin' Sinners

La chronique hébdomadaire de Bernard Jullien directeur du Gerpisa.

L’organisation internationale du travail réunissait la semaine passée au chevet de l’industrie automobile malade un panel d’experts et de représentants des salariés et des employeurs pour essayer de comprendre à la fois dans quel état se trouvent les entreprises, les marchés et l’emploi en mai 2009 et ce qui est fait et/ou pourrait l’être pour surmonter les difficultés. read more

Marchionne : l’habile tacticien a-t-il une stratégie ?

Sergio Marchionne

La chronique hébdomadaire de Bernard Jullien directeur du Gerpisa.

Alors qu’une forme de consensus semblait s’être établi parmi les constructeurs pour adopter durant la crise une attitude attentiste en matière de fusions-acquisitions, Sergio Marchionne a décidé qu’il en serait autrement. Ce consensus implicite se nourrissait principalement de l’impossibilité dans laquelle se pensait chacun de disposer ou de trouver auprès des banques le cash nécessaire pour procéder à des acquisitions et/ou pour reprendre le passif des entreprises ou des filiales acquises. Dans une période où chacun jongle avec des prêts des gouvernements, des réductions d’effectifs et des plans d’économie de tous ordres pour faire face à l’inédite baisse des volumes, ceci paraissait raisonnable et on était ainsi entré dans une phase où chacun paraissait se dire qu’il faudrait à terme être parmi ceux qui se seraient le moins mal sortis de cette passe incroyablement difficile pour faire mouvement ensuite.
 
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Derrière la mise sous Chapitre 11, la question de la répartition des sacrifices

Detroit Turkeys

La chronique hébdomadaire de Bernard Jullien directeur du Gerpisa.

Sans préjuger de la capacité que Marchionne et ses équipes manifesteront dans les mois et années à venir de trouver pour Chrysler une nouvelle inscription dans le paysage automobile américain, ce qui s’est produit cette semaine nous permet de saisir ce qui est en cause dans l’actuel processus de restructuration de l’industrie automobile américain : lorsque se confirme la mise sous chapitre 11, les effets cessent d’être virtuels pour devenir réels. Concrètement - comme l’indiquait dès décembre le Nobel Stiglitz et comme nous l’avions souligné dans ces colonnes alors -, ce sont les porteurs d’obligations ("bondholders") émises par Chrysler qui doivent faire une croix sur tout ou partie de leurs créances : faute d’avoir accepté de faire les concessions qu’on exigeait d’eux dans les négociations qui se déroulaient depuis des semaines, ils se retrouvent dans une situation où ils peuvent presque tout perdre dès lors que, sous le régime du Chapitre 11, ils sont loin derrière les autres dans la liste des créanciers prioritaires. read more

L’automobile américaine sous Obama : l’électrochoc ?

Obama et Rick Wagoner

La chronique hébdomadaire de Bernard Jullien directeur du Gerpisa.

Il y a une vingtaine d’années, l’économiste japonais Aoki surfait sur le succès obtenu aux Etats-Unis par nombre d’entreprises entreprises japonaises et s’adonnait à une comparaison des firmes J (pour japonaises) et des firmes A (pour américaines).
Contestant l’idée alors répandue d’une supériorité intrinsèque des premières sur les secondes, il établissait que, dans des environnements changeant relativement peu mais constamment, l’organisation horizontale des entreprises japonaises leur permettait d’implémenter les incessantes améliorations requises en maîtrisant leurs coûts plus efficacement que ne pouvait le faire l’organisation verticale et centralisée des entreprises américaines. Par contre, notait-il, lorsque l’on a affaire à des ruptures qui requièrent des changements radicaux pour remettre les entreprises sur des chemins nouveaux, l’inverse est vrai et, alors, la centralisation est vertueuse car elle permet d’imposer dans l’organisation, de haut en bas, sans avoir à négocier à chaque niveau, les décisions qui s’imposent aussi dures ou violentes soient-elles.
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