La revendication de l’IG Metall de voir les salaires augmenter de 6,5% vient à point nommé dans une Europe dont la configuration politique est en train de changer. En Allemagne même, si l’IG Metall porte plutôt les revendications des salariés les moins défavorisés et les mieux organisés, elle s’étend aux salariés plus fragiles qui travaillent dans le domaine des services ou dans des branches d’activité où la valeur ajoutée est plus faible que dans l’automobile et le secteur des biens d’équipement. Pour eux est ainsi posée la question du salaire minimum - que la SPD a inscrite dans son programme et que certains Länders imposent déjà - : la CDU en accepte désormais l’augure.
Si tel est le cas, c’est d’abord parce que la modération salariale que la situation économique du pays paraissait imposer sous Schröder a, même avec la crise de 2008-2009, évolué plutôt favorablement et que pour l’heure les entreprises et leur profitabilité en ont bien plus profité que les salariés. Même si des coûts du logement très modérés par rapport à ceux qui pèsent sur la plupart des autres salariés européen et une très vive concurrence sur les marchés de biens de consommation courante – que l’Allemagne importe volontiers d’Europe ou d’ailleurs -, rendent la situation plus acceptable qu’ailleurs, il n’en demeure pas moins qu’un rééquilibrage semble à beaucoup opportun. lire la suite