Les turbulences persistantes, que la négociation de la mutation majeure de l’industrie automobile en cours implique, rendent plus difficiles encore que d’habitude l’action collective de branche. Il est dès lors tentant pour des constructeurs déçus par les défaites successives de leur lobby face au politique et aux ONG environnementales de jouer solo et, instruit par le précédent Volkswagen, Carlos Tavares a cette semaine fait ce choix. Simplement, là où Volkswagen avait joué la discrétion, Stellantis est beaucoup plus explicite et prend le risque de se poser, assez maladroitement sans doute, en concurrent direct du politique.
La décision de déserter l’ACEA prise par Carlos Tavares le 13 juin est interprétée comme une espèce de mouvement d’humeur d’un client face à son prestataire de services de lobbying qui aurait failli en ne parvenant pas à faire valoir face au Parlement européen les arguments de Stellantis. Dans la mesure où cette défaite à Bruxelles s’inscrit dans une longue séquence entamée avec l’affaire Volkswagen aux Etats-Unis à l’automne 2015, on peut comprendre que le deuxième constructeur européen soit tenté de faire cavalier seul après avoir essayé en vain de "jouer collectif". lire la suite