En 2007, le GERPISA a lancé son 5ème programme international de recherche sous le titre « IA et DD ». Il visait essentiellement à cerner dans quelle mesure les exigences traditionnelles pesant sur le développement de l’industrie automobile et celles plus nouvelles liées aux différentes formes de soutenabilité sociales et environnementales devaient conduire à des synergies et/ou à des arbitrages aux différents niveaux de décision. Nous avions posé comme hypothèses alors que les contradictions entre ces exigences comme les innovations qui permettraient de les dépasser avaient toutes les chances de dessiner dans les différentes entreprises et dans les différents espaces et/ou contextes nationaux ou régionaux des configurations différenciées.
Depuis 2007, au fil des travaux et des Rencontres Internationales annuelles du GERPISA qui ont permis d’en rendre compte, ces hypothèses ont été largement validées et ont permis de montrer comment les anciennes et les nouvelles exigences se combinent différemment et reconfigurent les entreprises automobiles et les industries plus généralement. Dans cette perspective, le fait que le programme ait eu à intégrer la crise de 2008/2009 et le contraste qu’elle a fait apparaître entre les exigences de survie d’une part et celles de restructurations des pratiques et des organisations pour s’engager dans les voies d’une développement durable d’autre part a constitué, pour notre programme et pour l’ensemble des chercheurs spécialistes de l’automobile, une obligation d’intégrer les deux dimensions.
En 2011, même si les sorties de crise dessinent des paysages aux contours bien imprécis encore, il est manifeste à l’examen de nos travaux et des réalités automobiles de manière plus générale que la période en cours est une période de mutation de l’industrie d’une ampleur sans précédent. Elle est liée fondamentalement à la fois à la très rapide montée en puissante des grands émergents et, singulièrement de la Chine et à la prégnance des questions environnementales qui conduit à interroger la soutenabilité de la poursuite d’un développement de l’automobile qui continuerait d’être placé sous l’empire des motorisations à combustion interne. La combinaison de ces deux séries d’incitations à changer justifie que l’on parle pour qualifier la période de seconde révolution automobile, la première des révolutions étant associée à l’avènement de l’automobile.
Le présent Call For Papers se situe dans cette perspective et demande à chacun de proposer à travers ces travaux d’éclairer si et comment cette SAR est en train de s’opérer dans les différentes entreprises et dans les différentes régions du monde.
Nous proposons pour cela de retenir 5 axes de questionnement spécifiques :
- Les transformations des constructeurs, de leurs activités et de leurs stratégies dans la période actuelle ;
- Les transformations des grandes industries automobiles traditionnelles et émergentes et des politiques et institutions qui en structurent le fonctionnement et la dynamique ;
- Les transformations de la production, du travail et de la négociation des relations industrielles qui, plus que jamais conditionnent la dynamique globale de notre industrie ;
- Les transformations technologiques et systémiques qui sont associées aux innovations technologiques telles qu’elles se dessinent dans les entreprises et dans les politiques publiques ;
- Les transformations de la demande qu’impliquent la renégociation et/ou la négociation de la place de l’automobile à la fois dans les budgets des ménages et des nations et dans les systèmes de mobilité en lien avec les évolutions macroéconomiques et les politiques spécifiquement conçues pour réguler les usages de l’automobile.