L’Europe de l’énergie et de l’automobile est-elle si décidée à réduire les émissions de carbone

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Alors que les centrales à charbon allemandes redémarrent, le Parlement européen examine en Commission puis en plénière la fameuse "taxonomie" qui désigne ce qui, en matière de production électrique, peut être considéré comme vert et ce qui ne peut pas être soutenu à ce titre. Pour l’automobile qui a de plus en plus besoin d’électricité non seulement pour faire rouler les véhicules mais aussi pour produire des batteries, ce débat est capital. Il faut que la France qui peine déjà à défendre son avantage compétitif "bas carbone" puisse le préserver. Bizarrement, couple franco-allemand oblige, ceci ne sera possible politiquement qu’en acceptant que le nucléaire français soit injustement traité comme le gaz allemand. lire la suite

Après le vote au Parlement européen, le temps de poser les vraies questions est venu

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Le débat sur le véhicule électrique est, la semaine passée l’a montré, plus une guerre de religion qu’une vraie bagarre politique sur l’industrie et les services automobiles que nous voulons développer et les véhicules que nous souhaitons que les consommateurs utilisent. Puisque la stratégie conduite par le politique et la Commission est de mettre la filière au pied du mur et de l’obliger à tenir un pari qu’ils ont fait pour elle, le temps est venu de se poser les questions opérationnelles qui ne sont pas moins politiques : comment souhaitons nous remplir ce cahier des charges et/ou comment pouvons vous tenir ce pari au mieux de nos intérêts ? lire la suite

La difficulté à concevoir une automobile à loyer modéré renvoie à la profondeur du fossé à combler

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Le véhicule électrique à 100 euros par mois pourrait bien rester une formule électorale qui ne deviendra effective que pour quelques infirmières exerçant dans le monde rural ou péri-urbain. Les offres privées comme celles de Cetelem présentée cette semaine cherchent à pallier les insuffisances des dispositifs publics et font indéniablement un pas dans la bonne direction. Il n’en reste pas moins que les loyers proposés sont très dépendants des aides publiques et que, même dans ces conditions, ils peinent à être compétitifs face aux solutions bricolées qu’ont conçu et mis en œuvre les ménages depuis des années. Il reste dès lors un bon bout de chemin à parcourir pour résoudre opérationnellement la question que, intellectuellement, on parvient aujourd’hui à poser correctement. lire la suite

Négocier la prohibition du véhicule thermique contre une vraie prise en compte des deux questions sociales

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Il est presque certain, en cette fin mai 2022, que les propositions de prohibition d’immatriculation des véhicules thermiques neufs en 2035 vont être adoptées. Les oppositions allemandes ou autres jettent l’éponge et les sorties de la PFA exprimant ses habituelles objections apparaissent alors comme un vain baroud d’honneur. Dans un contexte où la plupart des 27 Etats membres sont peu concernés et où, depuis l’affaire VW, la parole des industriels est devenue bien peu audible, ces propos ont bien peu de chances d’être entendus. Si tous les arguments invoqués ne sont pas également entendables, les questions de la capacité des ménages à s’équiper de véhicules électriques et celle de la capacité des salariés à préserver leur emploi sont, elles, incontournables et les ONG comme les gouvernements auraient tout intérêt à mieux les prendre en compte. lire la suite

Le nouveau règlement d’exemption: le compromis de qualité de la maturité

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Le débat règlementaire reste crucial en matière de distribution automobile mais il est aujourd’hui plus dépassionné qu’il ne le fût. Cela clarifie les termes du dialogue et/ou de la concertation et tout indique que les quatre années qui viennent de s’écouler entre le début du processus de renégociation de l’exemption et aujourd’hui ont été utiles et ont permis de produire un texte équilibré dans lequel les distributeurs, en acceptant une forme de technicisation des débats, sont parvenus à se faire entendre sur les points essentiels.

Il est loin le temps où tout l’aval de la filière avait, à chaque renégociation du règlement, la conviction qu’il jouait sa vie. Il a correspondu - entre 1995 et 2002 en particulier – à une période où, en observant ce qui s’était produit pour les produits blancs et bruns dans l’électroménager, en voyant se développer les "superstores" de AutoNation et consorts aux Etats-Unis et en assistant à l’émergence du e-commerce, on se faisait peur en imaginant des scénarios révolutionnaires. lire la suite

Une année de démotorisation en Ile-de-France ne nous dit pas grand-chose sur l’avenir de l’automobile en France

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La publication d’un assez sérieux travail sur les véhicules encore immatriculés au 1er janvier de chaque année sur les années 2012 à 2020 par l’Apur a conclu à une baisse des parcs sur les 3 dernières années dans la Métropole du Grand Paris et sur l’année 2020 en Ile-de-France. Il en est résulté des commentaires qui surinterprètent assez largement ce résultat et tendent à surfer sur l’idée que Paris est de moins en moins une exception et que ce qui s’y passe depuis de longues années maintenant va se passer ailleurs aussi. Le contenu même de l’étude tend, prétendons-nous, à montrer que l’inverse est vrai. lire la suite

Que vont faire les managers venus de chez les constructeurs dans les groupes de distribution automobile?

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Au-delà de l’anecdote, la chronique des transferts que tient la presse professionnelle indique une assez patente amplification du mouvement des managers qui ont fait 20 ou 30 ans de carrière chez les constructeurs et se laissent séduire par les offres que leur font les groupes de distribution. On peut en faire une lecture cynique et se dire qu’ils trouvent là une manière de travailler moins pour gagner plus. On doit surtout comprendre que ces professionnels savent combien il est important d’innover en matière de distribution et de service automobile et ont acquis la conviction que les innovations qu’ils croient nécessaires ou utiles seront plus faciles à implémenter dans un groupe de distribution que chez les constructeurs. lire la suite

La scission de Renault: une "fausse bonne idée"?

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A l’instar de Ford ou Volvo, Renault dit avoir mis à l’étude un projet de scission de ses actifs distinguant ce qui relève du thermique d’un côté et de l’électrique de l’autre. Si le projet encore très inabouti devait prendre corps alors il pourrait résoudre quelques questions financières immédiates ardues, il présenterait néanmoins d’importants dangers. Le premier concernerait la pérennité de l’Alliance et le second la faculté d’un "nouveau Renault" ainsi conformé à faire jouer les indispensable synergies entre savoir et savoir-faire nouveaux et anciens. lire la suite

Les constructeurs peuvent-ils porter le stock?

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Le débat sur les contrats d’agents au sein des professions impliquées dans les business de la distribution automobile progresse. Il mérite encore des clarifications car, en 2022, il est difficile de statuer sur la fiabilité du "nouveau modèle" dès lors que l’on prend pour référence des années très atypiques où, entre Covid et crise des semi-conducteurs, aucune référence usuelle ne vaut plus. Malgré cela, en se focalisant sur la question clé qui est celle des stocks de véhicules et de leur financement, les termes du débat commencent à devenir plus clairs.

La question règlementaire n’est pas encore tranchée et l’objection soulevée par le Cecra autour des vrais-faux ("non genuine") contrats d’agence en témoigne. Néanmoins, à mesure que la menace se précise chez Stellantis, VW (Cupra) et d’autres, les questions de fond commencent à émerger et elles sont d’abord économiques. lire la suite

Entre dogmes et expertises: comment faire face collectivement aux grands dossiers d’aujourd’hui ?

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Le dossier russo-ukrainien, le fiasco de la politique énergétique allemande qu’il révèle et la "diplomatie gazière" qui y a été liée posent des questions très ardues auxquelles le monde de l’automobile ne peut échapper. Ces questions ont trait aux politiques énergétiques des différents Etats européens. Très techniques en apparence, ces questions sont aussi éminemment politiques et il serait illusoire de les penser solubles dans un surcroît d’expertises : c’est au contraire en se donnant les moyens d’avoir en ces matières un vrai débat public que l’on pourra dégager des solutions.

Pour les acteurs de l’automobile, au-delà des problèmes immédiats que rencontrent les constructeurs, en Russie même ou en raison d’une dépendance à des fournisseurs ukrainiens, la crise actuelle constitue surtout une très vive incitation (voire une obligation) à intégrer à leur agenda mieux qu’ils ne l’ont fait jusqu’ici, la question énergétique. lire la suite

Renault en Russie: éviter le pire

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On pourrait résumer le problème de Renault face à la guerre en Ukraine aujourd’hui par une formule du type "impossible de ne rien faire et difficile de ne pas se voir accusé d’en faire trop peu". De fait, étant donnée l’ampleur des exactions perpétrées par un Poutine choyé par Renault (comme par la plupart des politiques et hommes d’affaires français) jusqu’ici, faire le gros dos et attendre un retour à meilleure fortune politique paraît bien compliqué. Il ne faudrait toutefois pas se laisser donner des leçons par des acteurs qui n’ont rien à perdre dans cette histoire et pourraient même avoir pas mal à y gagner. Sans se précipiter, le politique et le conseil d'administration de Renault gagneraient à rechercher une voie étroite qui permettrait d’éviter que ne soient sacrifiés des actifs d’une importance cruciale – voire vitale – pour Renault. lire la suite

Le véhicule électrique et le débat le concernant peuvent-ils enfin mûrir?

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Depuis dix ans, les professions concernées ont, concernant le véhicule électrique (VEB), les mêmes débats et les mêmes exigences : ceux qui en appellent au respect des lois du marché et à la neutralité technologique demandent de manière récurrente que la puissance publique assume, sous prétexte qu’elle a imposé le choix de la décarbonation, l’essentiel de la charge de l’ajustement. Le "quoiqu’il en coûte" de ces deux dernières années ont renforcé cette tendance et la grande coalition formée autour de l’ACEA à ce sujet en appelle à des mesures d’aide plus importantes et coûteuses encore. Le temps est peut-être venu d’être un peu plus regardant à la dépense.

L’ACEA est allé chercher pour faire pression sur les autorités publiques non seulement l’amont de la filière automobile avec le Clepa mais aussi l’industrie électrique (Eurelectric), les producteurs d’énergie (Wind Europe) et d’infrastructure de recharge (ChargeUp Europe) . lire la suite

Distribuer ses véhicules et développer ses services aux clients avec ou sans son réseau: les deux écoles

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Avec la renégociation du règlement et des contrats, la question de savoir comment gérer sa distribution, en réduire les coûts et se partager le travail et la valeur avec les réseaux est, en 2022, posée avec une très grande acuité. Alors que certains pensent qu’il est temps de "disrupter" le modèle historique et de mettre à distance les acteurs traditionnels, la majorité des constructeurs ne pensent ni possible ni opportun de s’en passer. Les termes de ce débat continuent de demeurer assez nébuleux quant aux chiffres. Les philosophies sous-jacentes sont, elles, de plus en plus explicites.

Il y a 25 ans, à la fin des années 90, le monde de la distribution automobile américaine était en pleine effervescence en raison de l’émergence de quelques très grands groupes de distribution comme AutoNation, Car Max ou Driver’s Mart.

Issus d’autres secteurs d’activité, ces "new comers" promouvaient le concept de "superstores" et prétendaient "disrupter" le poussiéreux monde de la distribution automobile et de ses indécrottables dealers. Ils évoquaient alors – sans jamais donner de sources – des sondages auprès des ménages américains qui auraient indiqué que l’expérience de l’achat et de la réparation automobile était, en terme "d’expérience client", située juste en dessous de la visite chez le dentiste … lire la suite

Les pays émergents préoccupent-ils encore nos constructeurs?

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Depuis plusieurs années, le chapitre "assurer sa présence dans les émergents" a presque disparu de l’agenda stratégique des constructeurs et, singulièrement, des constructeurs français. Au moment où Poutine déclenche la guerre avec l’Ukraine et casse l’émergence de l’un des marchés BRIC, Stellantis et Renault semblent vouloir rouvrir ce chapitre puisque, en présentant son plan "Dare Forward 2030", C. Tavares a annoncé un objectif de 25% du CA de Stellantis dans ces pays à l’horizon 2030 et que L. De Meo s’apprêterait à présenter pour Renault un plan du même type.

Alors que la guerre de la Russie contre l’Ukraine vient rappeler aux constructeurs que les "Global Value Chains" optimisées par leurs services des achats sont bien fragiles et que les fameux BRIC dont on parlait tant il y a 10 ans sont de bien incertains eldorados, on peut se demander comment cette question des émergents et, plus généralement, de la capacité des constructeurs européens à être présents hors d’Europe se présente en 2022. lire la suite

Les bons résultats de Stellantis: une affaire de captation de la valeur autant que de gestion

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Dans les présentations de résultats et d’amélioration des marges, depuis des années, les constructeurs nous montrent ce qu’ils gagnent sur le poste "achats". Stellantis avait annoncé que les synergies concerneraient ce poste en premier lieu et l’a confirmé. Ceci signifie que les gains réalisés d’un côté correspondent à des efforts demandés aux partenaires. C’est là une autre manière de regarder les très bons résultats de Stellantis : ce qui va pouvoir être donné aux salariés et aux actionnaires correspond à des efforts importants de l’Etat, des fournisseurs et – c’est un point insuffisamment souligné – des distributeurs. lire la suite

Quelle part des bons résultats de Renault la prise en charge du chômage partiel par les Etats peut-elle expliquer?

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Renault a vu en deux ans sa production mondiale baisser de 28% et son chiffre d'affaires de 17%. Alors que ses effectifs ont baissé de moins de 10%, le groupe est redevenu profitable en 2021. Face à cette arithmétique, on peut se poser la question du rôle joué par le chômage partiel. On est en droit d’en savoir davantage et d’obtenir de Renault et des autres bénéficiaires un chiffrage plus précis des usages faits de l’argent public.

Comme on s’y attendait après la présentation des résultats semestriels très encourageants, celle des résultats 2021 a confirmé la tendance : le rétablissement promis par les plans engagés avant l’arrivée de Luca de Meo et confirmés par lui a été assuré plus tôt que prévu. Malgré des volumes encore en baisse, l’évolution du chiffres d’affaires et – surtout – celle des résultats est au vert. lire la suite

Commerce extérieur automobile français 2021: le déclin se poursuit

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Le chiffres du commerce extérieur automobile français montrent une nouvelle fois combien il est nécessaire de relocaliser plus qu’ils n’enregistrent un mouvement en ce sens. Passés au crible et retraités, lesdits chiffres ne permettent pour l’instant pas de dire que les intentions louables exprimées par l’Elysée ou Bercy et voulant que l’électrification soit une opportunité de réindustrialisation pour la France commencent à se manifester. C’est l’inverse qui est vrai et les chiffres semblent même indiquer que l’électrification tire le commerce extérieur automobile français vers le bas tant du côté équipementier que du côté constructeur. lire la suite

Gigafactory Verkor à Dunkerque: Renault prend la tête de la course au patriotisme électrique

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PSA s’est longtemps targué d’avoir été moins délocalisateur que Renault et en a, à certaines périodes, fait un argument pour obtenir que les arbitrages de l’Etat soient rendus dans le sens qui servait le mieux les intérêts de l’entreprise. Pour l’instant, en ajoutant une gigafactory française à celle chinoise, adossée à la fabrication du premier véhicule électrique à batterie de masse européen en France, Renault fait la course en tête.

Renault-Nissan avait initié dès la fin 2020 un mouvement qui semblait donner corps aux propositions du Président Macron qui, le 26 mai, avait déclaré à l’usine Valeo d’Etables qu’il fallait viser à l’horizon 2025 l’objectif du million de voitures propres "made in France". lire la suite

Together we are strong! Towards a Coordinated Action for the Social-Ecological Trasformation of the European Automotive Industry

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Starting in the late 1970s, we witnessed the spread of neoliberalism, building on market liberalisation and privatisation. The dismantling of tariff and non-tariff barriers to international trade and the opening of countries to foreign investment, technological progress in the fields of information and communications technology (ICT), and decreasing costs of coordination and transport completely changed the organisation of production. As a consequence, large companies in the Global North could outsource and offshore a significant share of their economic activities. So-called global value chains (GVCs)1 emerged, multiplying the trade of intermediates and semi-finished goods across borders (Barrientos et al. 2016: 1214). In fact, this geographic dispersion of globally integrated production steps represents the distinctive feature of the latest wave of globalisation in comparison to earlier waves, which displayed – from a trade perspective – an increased exchange of finished goods on the world scale. The deepened trade integration through cross-border production chains has also changed the power relations among companies and between capital and workers. On the one hand, we witnessed what Bennett Harrison (1994) termed “concentration without centralisation”. lire la suite

Une Alliance pacifiée et rééquilibrée

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Difficile fin janvier de faire le lien entre la présentation sereine de la stratégie de l’Alliance à l’horizon 2030 et les affres dans lesquels elle se trouvait il y a un peu plus de deux ans encore. La présentation des résultats financiers à venir nous dira quel rôle joue en la matière le retour à meilleure fortune mais, à ce stade, on ne peut que constater que le travail de pacification conduit par Jean-Dominique Senard semble avoir porté ses fruits. Il renvoie à l’imposition du principe "leader-follower" qui est autant une manière de s’avouer que l’on ne sait pas coopérer qu’une tentative de le faire quand même. lire la suite

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