La vraie fausse acquisition de FCA par PSA
La chronique hébdomadaire de Bernard Jullien Ancien directeur du Gerpisa, maître de conférences en économie à l'Université de Bordeaux et conseiller scientifique de la Chaire de Management des Réseaux du Groupe Essca.
Suite à un article dans Automotive News Europe, on a pu lire que la fusion entre égaux entre PSA et FCA était en fait une acquisition du second par le premier. A y regarder de plus près, cette thèse est bien fragile et, si la révision du deal qui s’est négociée en août a bien été une manière de faire prévaloir le point de vue de PSA, la fiction de la fusion entre égaux est pour l’instant sauve.
"Tel que cela ressort de l’article 7.2 du Projet de Traité de Fusion, les parties ont estimé que, d’un point de vue comptable et dans le cadre du référentiel IFRS, PSA devrait être considéré comme l’acquéreur. En conséquence, et conformément à cette analyse, les valeurs d’apport constituées par les actifs et passifs de PSA retenues dans le cadre de la Fusion faisant l’objet du Projet de Traité de Fusion sont les valeurs comptables, étant précisé que ce seront les actifs et passifs de FCA qui seront réévalués à leur juste valeur dans les comptes sociaux et les comptes consolidés de la Société Combinée à l’issue de la réalisation de la Fusion."
"L’actif net apporté par la société PEUGEOT S.A. à la société FIAT CHRYSLER AUTOMOBILES N.V. a été arrêté de manière provisoire dans le projet de traité de fusion signé par les représentants des sociétés concernées en date du 27 octobre 2020. Il nous appartient d'exprimer une conclusion sur le fait que la valeur des apports n'est pas surévaluée."
Puisqu’au fond son travail est de montrer que la fusion entre égaux telle qu’elle va être organisée in fine dans le cadre de l’accord révisé cet été est bien encore une fusion entre égaux, il valide les options prises. C’est une manière de dire que PSA et ses conseils ont bien fait de pousser Elkann en août à revenir sur ses intentions de distribuer en dividendes exceptionnelles 5,5 milliards d’euros pour se contenter de 2,9 en échange d’une distribution des actions dans Faurecia détenues par PSA après la fusion à tous les actionnaires de Stellantis (plutôt que d’une distribution, avant la fusion, aux seuls actionnaires de PSA) et d’une hypothétique distribution par l’un et l’autre de 500 millions de dividendes exceptionnels.
Cela tend à confirmer que, comme la composition du conseil d'administration, l’évolution du deal depuis l’été indique que la balance tend à pencher du côté PSA. Le fait que, comptablement, ce soit PSA l’acquéreur n’a pas grand-chose à voir avec cela.
La chronique de Bernard Jullien est aussi sur www.autoactu.com.
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